Qui que vous soyez, Prêtre ou Religieux, quoi qu’il en soit, Chrétien qui avez appris de Saint Paul que ces infamies ne doivent pas seulement être nommées parmi les fidèlesb, ne m’obligez pas à répéter ces discours honteux : songez seulement si vous oserez soutenir à la face du ciel, des pièces où la vertu et la piété sont toujours ridicules, la corruption toujours excusée et toujours plaisante ; et la pudeur toujours offensée, ou toujours en crainte d’être violée par les derniers attentats, je veux dire par les expressions les plus impudentes, à qui l’on ne donne que les enveloppes les plus minces.
et qui est aujourd’hui, par les soins que tant d’honnêtes gens se sont donnés, moins l’école du vice que celle de la vertu. […] Ainsi la Comédie n’étant pas susceptible d’une modération honnête, et ne pouvant jamais devenir une école de vertu, comme la baptise aujourd’hui notre Docteur ; ce n’est pas merveille si les Cabaretiers et les Médecins ont secoué l’infamie, et que les Comédiens en demeurent toujours chargés. […] « Mille gens d’une éminente vertu et d’une conscience fort délicate, pour ne pas dire scrupuleuse, ont été obligés de m’avouer qu’à l’heure qu’il est la Comédie est si épurée sur le Théâtre Français, qu’il n’y a rien que l’oreille la plus chaste ne pût entendre. […] Il n’y a point non plus, « de personnes d’une éminente vertu, et d’une conscience fort délicate et scrupuleuse», qui puissent lui avoir dit des nouvelles de la Comédie, et l’avoir assuré « qu’à l’heure qu’il est tout y est si épuré, qu’il n’y a rien que l’oreille la plus chaste ne puisse entendre ». […] Or l’Evangile ordonne entre autres vertus la gravité et la modestie, qui ne seront jamais le partage des Comédiens.