Il atteint vingt-deux ans, est assez bien fait ; il a l’œil ardent plutôt que vif, le caractère sombre ; je crois que ses passions seront intraitables : l’amour les absorbe toutes aujourd’hui, heureusement pour un objet capable de lui faire aimer la vertu ! […] Avec tous ses attraits, & même toutes ses vertus, la belle De Liane n’égale pas ma sœur : il n’est qu’un cœur comme le tien… O mon amie ! […] Elle n’a qu’une vertu, qui nous la rend supportable, c’est d’aimer sa Nièce : elle l’aime éperdûment, mais aigrement, d’un ton toujours grondeur, pour improuver devant elle tout ce qu’elle fait, tout ce qu’elle dit, pour l’élever jusqu’au ciel, dèsqu’elle croit n’en plus être entendue.
Vice ou vertu, qu’importe, pourvu qu’on en impose par un air de grandeur ? […] Mais il fallait faire rire le Parterre ; et voilà comment on avilit la vertu. […] Combien de vertus apparentes cachent souvent des vices réels ! […] La stérile admiration des vertus de Théâtre nous dédommagera-t-elle des vertus simples et modestes qui font le bon citoyen ? […] pardonnons à ce mortel, s’il existe, d’oser prétendre à la vertu !