« De tout ce que nous venons de dire, il faut donc conclure que la Poësie imitative non plus que la Peinture, n’a point pour but de nous faire connoître la vérité ; mais seulement de flatter ce ce qu’il y a en nous de plus foible & de moins conforme à la Raison. […] Mais si elle ne peut nous persuader de cette utilité, nous l’écouterons, mais avec toute la précaution nécessaire, & après nous être fortifiés contre ses enchantemens par toutes les raisons que nous venons de dire, de peur de retomber encore dans cette passion que nous avons eue pour elle dans notre jeunesse, & que le commun des hommes a toujours pour elle. […] Le Passage que je viens de rapporter, contient de très-belles Reflexions, & finit par une grande vérité dont nous devons être mieux persuadés que Platon. […] Il seroit très téméraire à moi, d’oser contredire Aristote, & encore plus téméraire d’oser contredire son Traducteur, que je viens de faire connoître : qu’il me soit du moins permis de proposer mes doutes. […] On vient de voir que tous ses Principes conduisent à procurer la Tragédie la plus pathétique qu’il soit possible, & j’ai fait remarquer qu’on ne trouvoit rien qui eût rapport à l’instruction.
[Introduction] L’ACADÉMIE de Peinture, de Sculpture & d’Architecture de Toulouse, quiaspire à l’immortalité, vient de créer la charge brillante de son Historiographe, & en a donné le brevet au sieur du Rosoi, auteur de plusieurs piéces de théatre, & d’un abrégé, ou amplification, (car c’est l’un ou l’autre) des annales de Toulouse, par M.