Tout cela, dans le vrai, c’est se moquer d’elles, c’est les taxer d’une vanité puérile ; et je ne doute pas que les plus sages n’en soient indignées. […] Par exemple, les pièce s de Théâtre n’ont rien de mauvais en tant qu’on y trouve une peinture des caractères et des actions des hommes, où l’on pourrait même donner des leçons agréables et utiles pour toutes les conditions ; mais si l’on y débite une morale relâchée, si les personnes qui exercent cette profession mènent une vie licencieuse et servent à corrompre les autres, si de tels spectacles entretiennent la vanité, la fainéantise, le luxe, l’impudicité, il est visible alors que la chose tourne en abus, et qu’a moins qu’on ne trouve le moyen de corriger ces abus ou de s’en garantir, il vaut mieux renoncer à cette sorte d’amusement. » J.
C’est pourquoi l’on n’y souffrira jamais ces mots grossiers que se sont permis La-Fontaine, Molière lui-même, Montfleuri, Dancourt, Hauteroche, &c. ni ces scélératesses qui déprécient les Comédies de Regnard, &c. ni ces fines équivoques des Pièces plus modernes ; encore moins des Actions libres : mais, en même temps, les Auteurs se trouveront déchargés dans la composition du Drame, de l’attention puérile à saisir le jeu saillant de tel Acteur ; à rendre un Rôle propre à flater la vanité de telle Actrice ; cet indigne esclavage cessera ; & le génie pourra prendre l’essor, sans crainte d’être arrêté : si le Drame touche, s’il intéresse en respectant les mœurs, il sera représenté.