Ce denouement ingénieux est la véritable image des mariages qui se font sur la scene, & qu’on donne pour le remede & le correctif, le beau côté de morale du libertinage, venu après coup, quand tout le mal est fait. […] Que vous êtes différentes des anciennes Subines, (nous disons des véritables Chrétiennes,) elles avoient plus de soins de cultiver leur champs que d’enluminer leurs joues ; avec leur tein naturellement vif, & haut en couleur, elles coupoient le bois nécessaire à leur feu, elles enfermoient les brebis que leurs filles venoient de garder, & assises sur un escabeau leurs doigts grossiers filoient le reste du jour : Cum matrona premens actum rubicunda sedite, assiduo durum pollice nebat opus.
elles faisoient partie du culte de plusieurs faux Dieux, jamais dans la religion véritable. […] Le théatre a fait de la danse un art véritable & fort étendu, de grands maîtres, d’habiles élèves, des plans réguliers, un système suivi, une vraie académie, une science profonde ; tout y est choisi, préparé, combiné, symmétrisé ; uniformité de parures, assortimens de décorations & d’habit, égalité de tailles, ressemblance de traits, harmonie & cadence, symmétrie des pas & des figures, dextérité, légèreté, souplesse, force, tendresse, tous les agrémens imaginables, par conséquent tous les traits de la séduction ; tout y peint la volupté, met la passion en action, & y fait naître un vif intérêt, sur-tout lorsqu’adroitement combinée avec la piece représentée, elle fait avec elle un vrai tableau, naît-des événemens, les prépare ou les accompagne, comme l’a fait souvent le voluptueux Quinaut dans ses opéra, & que tâchent de faire ceux qui le suivent, car l’opéra est le vrai trône de la danse, le trône des danseuses, des figurantes.