Il l’a favorisé, il l’a combattu ; il n’a pas fait à la vérité des comédies, mais des livres comiques, dont la bisarrerie & l’indécence dans les choses mêmes où la raison donne droit à Thalie de les placer dans sa bibliotheque. […] Malgré ces décorations théatrales, condamnées par les anciens, mais si fort goûtées par les élégans, malgré le goût régnant de philosophie & de théatre, croira-t-on (telle est la force de la vérité) que ces constitution si mitigées défendent absolument tous les spectacles, ba’, comédie, opéra, jeux publics, & toutes les folies de ce caractere ? […] Il est surprenant qu’en observant ces regles pour les spectacles publics, on se permettre d’en représenter dans les couvens ; quoiqu’à la vérité moins licencieux, ils inspirent le même goût & produisent les mêmes effets.
Le théatre, chez qui ces déguisemens sont fréquens, ne rend que trop la vérité. […] Garrik a fait un ouvrage très-bon en son genre sur son art ; il y donne des règles pleines de délicatesse, de goût & de vérité, pour rendre toute sorte de personnages & prendre sur le champ les plus légères nuances des sentimens où chaque mot, chaque action, chaque situation, chaque événement peut mettre l’Acteur, & pour écarter tout ce qui pourroit trahir le mensonge & décéler la vérité.