Voici même encore un autre aspect sous lequel cette vérité se confirme : cet usage d’un rassemblement, qui cache dans sa confusion un tel renversement d’ordre, a été funeste à l’harmonie sociale, au système nécessaire de la hiérarchie des rangs et des états plus généralement que je ne l’ai dit plus haut, en ce qu’il a dérangé ou rompu dans toutes les classes les rapports de supérieurs à inférieurs. […] L’importance de mieux régler l’emploi de ce fléau sur la scène, est d’autant plus grande, que non-seulement les méchants, mais aussi des auteurs très-estimables en ont fait l’usage le plus préjudiciable ; car, je le demande encore une fois aux plus grands partisans même de son utilité et de son indépendance accoutumée, l’auteur du Tartufe, qui, en considération du mal réel qu’il avait intention d’arrêter, du vice odieux qu’il voulait combattre, peut être justifié ou excusé d’avoir saisi l’arme du ridicule, tandis qu’un si grand nombre d’individus foulaient aux pieds avec scandale et paisiblement lès censures, la religion, toutes les vertus, et d’aller combattre d’abord ceux qui les recommandaient du moins à l’extérieur par des exemples et des discours ; et les combattre de manière encore à frapper également les bons et les méchants, à frapper ceux qui se cachaient de peur de scandaliser l’innocence et la vertu, comme ceux qui se cachaient seulement de peur d’être pris et pendus ; cet auteur, dis-je, est-il aussi excusable d’avoir employé cette arme cruelle dans ses critiques éclatantes et solennelles d’égarements, ou travers innocents qui accompagnent même les plus sublimes vertus, qui tiennent à la faiblesse humaine, lesquels n’ont pas plutôt disparu que d’autre les remplacent par une succession aussi nécessaire que celle des pensées frivoles qui assiègent continuellement les esprits forts et les faibles ?
Il est d’usage parmi nous de s’accorder une indulgence réciproque, en matière de galanterie ; cette discrétion politique est absolument nécessaire à l’intérêt commun, sans cela nous serions tour-à-tour les dupes de nos vangeances, & les hommes cesseroient d’être les nôtres. […] Divers traités du théatre, de l’amphitéâtre, des regles de l’art dramatique dont on fait usage en Italie. 3°.