La fête des foux, celle des ânes étoient établies dans presque toutes les Eglises ; on créoit en ces jours solemnels un Evêque des foux, on faisoit entrer dans la nef un âne en chape & en bonnet quarré ; les danses dans l’Eglise, les festins sur l’Autel, les dissolutions, les farces, souvent obscenes, étoient les cérémonies de ces fêtes, dont l’usage extravagant dura plusieurs siécles. Au détail de ces usages on croit voir le portrait des Negres, ou des Hottentots, & il faut avouer qu’en bien des choses nous ne leur étions pas superieurs. […] L’usage est le maître, l’enthousiasme & la flatterie ont passé.
Il signifie les habits, armes, physionomie, usages, goût ; en un mot, tout ce qui caractérise les personnages du tableau, la vérité physique & morale du temps & du lieu où on a placé la scène : ce qui a du rapport à une infinité de chose, & rarement est bien observé. […] Pour donner aux dieux, aux héros, aux princes les habits qui leur sont propres, il faut que le Tailleur costumier possede à fond la Mythologie, l’Histoire sacrée & profâne, ancienne & moderne, les mœurs, les usages, les modes de tous les peuples & de tous les siecles, les couleurs de chaque nation d’un pole à l’autre, sur-tout l’Histoire de France, les coutumes, les modes, les toilettes, depuis Pharamond jusqu’à Louis XVI : ce qui n’est pas une petite étude. […] Mercier, dans sa préface, après avoir été selon l’usage l’écho du Théatre sur le génie du divin Moliere, avance quelques paradoxes. 1°.