Il faut donc non seulement considérer celui qui a fait toutes choses, mais savoir encore comment l’usage en est perverti. Par ce moyen on verra clairement quel est l’ouvrage, et quel usage on en doit faire. […] des chevaux était simple dans le commencement : c’était pour faire voyage ; rien ne rendait mauvais un usage universel. […] Vous combattez, direz-vous, pour avoir le plaisir d’être couronné : de telles couronnes sont-elles d’aucun usage aux chrétiens ? […] Pensez-vous encore, que l’usage des masques soit approuvé de Dieu ?
Les masques les plus ordinaires étaient ceux que l’on nommait Prosopées ; ils représentaient les personnes au naturel : deux autres espèces moins communes, étaient les Mormolycées & les Gorgonées : la seconde espèce, ne servait qu’à représenter les ombres : l’usage en était fréquent dans la Tragédie, & ils avaient quelque chose d’effrayant. […] L’usage des masques empêchait qu’on ne vît souvent un Acteur déja flétri par l’âge, jouer le personage d’un Jeune-homme amoureux & aimé. […] Il est donc certain que les Anciens auraient fait quitter la masque à tous leurs Comédiens, sans une raison bien forte qui les en empêchait : c’est que leurs Théâtres étant très-vastes & sans voûtes ni couverture solide, les Comédiens tiraient un grand service du masque, qui (outre les usages qu’on a vus) était encore fait de manière à servir de porte-voix, & leur donnait moyen de se faire entendre de tous les Spectateurs, quand d’un autre côté ce masque leur fesait perdre peu de chose.