Il est si raisonnable, si juste et si facile (moyennant la réformation votée ), d’établir une distinction satisfaisante entre les comédies et comédiens actuels, et les ordures ou farces et farceurs qui ont motivé dans le principe les monitions et les peines spirituelles, qu’il est à espérer que les sages législateurs des deux ordres s’en occuperont, et trouveront convenable à notre temps et conforme à la justice de faire revivre une ancienne déclaration d’un roi de France, de Louis XIII. […] Il serait bon de contenir aussi dans des bornes plus resserrées les donneurs indiscrets de leçons de précaution, qui vont chercher dans les espaces imaginaires des subtilités, des manœuvres, des vices, des perfidies, des crimes sans noms, sans exemples, ou très-rares, inconnus à la multitude, pour avertir tout le monde dramatiquement qu’il ne faut pas les commettre, ou s’en laisser atteindre ; ce qui n’empêche pas, ou plutôt, ce qui fait, comme je l’ai dit, que les méchants en profitent pour désoler les bons par des moyens nouveaux que les uns n’auraient jamais trouvés, et dont les autres n’auraient jamais eu rien à craindre sans cette fatale précaution. […] Je reconnais vos droits à mes hommages, et je vous les offre avec autant de plaisir que vous me trouvez de dureté à rendre mon mépris pour ceux qui déshonorent si cruellement vos professions. […] On s’y prend ainsi pour les punir, sous prétexte que la loi ne peut les atteindre ; mais en réfléchissant sur son résultat, on trouve la un étrange supplément à cette loi qui n’est arrêté que par la crainte de se tromper, de punir les bons pour les méchants. […] On y voit que dans le cas où les traits d’une satire auraient été mal dirigés, on trouverait peut-être dans ce tribunal de mœurs une voie d’appel ou de réparation, qui n’existe pas, qui est impossible aujourd’hui, par défaut d’unité ; ce qui compléterait l’institution de la justice intermédiaire et la contiendrait dans les limites de sa compétence.
Basile (que je n’ai pu trouver) qui représente, dit Cahusac, les Anges toujours occupés dans le ciel à l’exercice de la da danse, & nous exhorte à les imiter : Quid beatius potest esse in terra quàm tripudium Angelorum imitari ? […] David se joignit au peuple qui dansoit dans les rues, ce que sa femme n’eut pas trouvé mauvais, si c’eût été une cérémonie prescrite par la religion. […] L’Abbé Girard, avec toute sa sagacité, n’y trouveroit de différence, sinon que fille de théatre dit encore plus que Sirene. […] On n’est pas surpris de trouver dans Lucien cette liste & ces images, c’étoit un Payen & un cinique ; mais peut-on voir des Chrétiens faire métier de représenter ces infamies, & des milliers de Chrétiens spectateurs s’en repaître journellement ? […] Les pantomimes trouvèrent le moyen de revenir quelque temps après ; mais le sage Trajan les chassa, & abolit dans Rome un spectacle que la licence rendoit intolérable.