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221. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

C’est une faute que les critiques reprochent à Euripide dans son Hécube ; les plaintes que fait cette mère infortunée, après avoir trouvé le corps de son fils Polydore, que le perfide Roi de Thrace avait fait égorger, attendrissent tout le monde ; il fallait s’en tenir là. […] Il faut dont choisir un sujet, où l’on trouve un mélange de bonne et de mauvaise fortune, et dont le Héros se croyant au comble de ses désirs, est tout à coup précipité dans un abîme de malheurs : ou qui après avoir été longtemps persécuté, et accablé de disgrâces, voit cesser tous ses malheurs par un retour de bonne fortune. […] Je crois que l’on peut faire le même raisonnement sur les Comédies, et tolérer celles, où l’on ne trouve rien ni contre la piété, ni contre la Religion, et qui peuvent même contribuer à réformer les faibles des hommes, en les divertissant. […] Que si l’on trouve quelques Canons de Conciles, et quelques anciens Rituels, qui défendent d’administrer les Sacrements aux Comédiens, ces Canons et ces Rituels ne censurent que les Comédiens scandaleux, qui représentaient des Comédies infâmes avec des postures indécentes. […] S’il y a eu des temps, où les Docteurs, et même les Saints ont toléré, ou approuvé la Comédie, c’est qu’elle était alors si simple, si informe et si grossière, qu’il fallait plutôt craindre de s’ennuyer, que d’y trouver trop de plaisir.

222. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Plus les causes de l’oisiveté, plus les objets de dissipation & de plaisirs sont multipliés, plus la jeunesse indocile & précoce trouve de raisons pour haïr les parens qui veulent la contenir & la moriginer. […] , dès que le goût du Public est corrompu, rien n’est plus rare que de trouver un Littérateur qui ait le courage d’aimer la Littérature pour elle-même, & de s’exposer à déplaire à la multitude. […] Un Juge impartial tel que j’en demande un, ici, trouvera que dans plus d’un endroit, j’ai affaibli ma touche ; je n’ai fait qu’effleurer l’objet, pour ne pas révolter les personnes délicates. […] Ce n’est ni aux Français ni aux Italiens, que vous trouverez les jeunes personnes des deux sexes, réunies par pelotons, former des groupes scandaleux. […] En traçant le tableau des abus & des désordres qu’engendrent les Trétaux, il m’a semblé me trouver à l’époque où se trouvait l’illustre T.

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