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179. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre III. But que le Spectacle moderne doit se proposer. » pp. 123-132

Je pense qu’on ne sera pas faché de trouver ici une définition précise & plus étendue du mot Opéra-Bouffon ; elle le rendra familier à des gens qui se flattent mal-à-propos de l’entendre ; elle servira sur-tout à démontrer pour quel motif le nouveau Théâtre est établi. […] On trouve Opéra jusques au milieu des Joueurs ; c’est un terme de piquet, qui s’employe lors qu’on est répic & capot dans un même coup. […] Un Sérrurier trouvera plutôt à profiter en voyant agir ses pareils, qu’un Duc en écoutant les discours d’un Maçon, ou d’un Maréchal-Ferrant.

180. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

Mais quand je repasse en ma mémoire les commandements de Dieu et de l’Eglise : Un seul Dieu tu adoreras, je ne trouve point que le bal, les danses ni les comédies y soient défendus. Ainsi un homme qui s’enivre tous les jours, un avaricieux qui ne fait tort à personne, mais qui est horriblement attaché à ses propres biens, pourrait dire : Je ne trouve point que l’ivrognerie ni l’avarice soient défendues dans les commandements de Dieu. […] Je sais bien que vous pouvez apporter, et que vous apportez souvent plusieurs autres objections, pour justifier ces damnables coutumes du monde ; car, comme dit Tertullien, quand nous avons affection à quelque plaisir ou profit temporel, notre passion n’est que trop adroite et ingénieuse à trouver des raisonnements spécieux et de fausses lueurs pour nous flatter.

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