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154. (1807) Préface pour une édition des deux lettres à l'auteur des Imaginaires « [Chapitre 2] » pp. 78-82

J’avoue qu’elles m’encouragèrent à en faire une seconde ; mais lorsque j’étais prêt à la laisser imprimer, quelques-uns de mes amis me firent comprendre qu’il n’y avait point de plaisir à rire avec des gens délicats qui se plaignent qu’on les déchire dès qu’on les nomme ; qu’il ne fallait pas trouver étrange que l’auteur des Imaginaires eût écrit contre la comédie, et qu’il n’y avait presque point de régent dans les collèges, qui n’exhortât ses écoliers à n’y point aller ; et d’autres des leurs me dirent que les Lettres qu’on avait faites contre moi étaient désavouées de tout le Port-Royal, qu’elles étaient même assez inconnues dans le monde, et qu’il n’y avait rien de plus incommode que de se défendre devant mille gens qui ne savent pas seulement que l’on nous ait attaqués. […] Il leur répond modestement, à la vérité ; mais on trouve qu’il y avait plus de modestie à lui, et même plus de bon sens, de ne point du tout parler de cette objection, qui apparemment ne lui avait été faite que par lui-même. […] L’auteur d’une Lettre sur l’ordonnance de l’Archevêque avait cru trouver une plaisanterie ingénieuse en faisant le rapprochement de ces deux circonstances.

155. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — Méthode et règlement pour réformer le Théâtre. Avant Propos. » pp. 87-98

Ils se contredisent sans cesse, en cherchant à éclaircir des faits par l’assemblage de quelques mots dispersés dans plusieurs Auteurs différents ; c’est vouloir trouver des rayons de lumière dans les ténébres les plus obscures. […] D’ailleurs, je suis convaincu que ces recherches auraient coûté bien moins de travail et seraient devenues bien plus utiles, si les Modernes avaient consulté, avec attention, les usages et les coûtumes de leur siècle ; car ils auraient trouvé, à chaque pas, des traces de cette antiquité qu’ils veulent expliquer. […] Quant à moi, je ne les ai jamais regardés que comme un reste des Spectacles des Anciens ; j’y ai trouvé par tout l’image vivante de la Lutte et des combats des Athlètes ; de la course des chariots ; des combats des bêtes fauves, etc. et je répète encore que, si les Savants, qui se sont donnés la torture pour découvrir les usages des morts, avaient bien étudié les vivants, ils seraient parvenus, peut-être, à expliquer bien des passages des Anciens, qui sont encore inintelligibles par les contradictions sans nombre de ceux qui ont entrepris de les interpréter.

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