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152. (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162

Descartes et Gassendi ont découvert des vérités qu’Aristote ne connaissait pas : Corneille a trouvé des beautés pour le Théâtre qui ne lui étaient pas connues : nos Philosophes ont remarqué des erreurs dans sa Physique : nos Poètes ont vu des défauts dans sa Poétique, pour le moins à notre égard, toutes choses étant aussi changées qu’elles le sont. […] Que de mettre la perturbation dans une âme, pour tâcher après de la calmer par les réflexions qu’on lui fait faire sur le honteux état où elle s’est trouvée ? […] On ne trouve pas les mêmes inconvénients dans nos représentations que dans celles de l’Antiquité ; puisque notre crainte ne va jamais à cette superstitieuse terreur, qui produisait de si méchants effets pour le courage. […] J’espère que nous trouverons un jour le véritable usage de cette passion, devenue trop ordinaire. […] Comme les Dieux causaient les plus grands crimes sur le Théâtre des Anciens, les crimes captivaient le respect des Spectateurs, et on n’osait pas trouver mauvais ce qui était abominable.

153. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

Cependant il n’osa jamais faire représenter au Théâtre le libertinage qu’il plaît à des Auteurs de se figurer dans le Théâtre des Anciens ; et si l’on n’en trouve ni sous Néron, ni sous Commode, ni sous Héliogabale, quand voudrait-on en trouver ? […] Car, où est-ce qu’on trouve ces trois vices plus rassemblés qu’au Théâtre ? […] C’est peut-être que la Comédie trouve en vous des passions plus fortes que celles qu’elle représente. […] On trouve ces ordonnances en langue du Pays dans un Ordinaire ou Rituel de l’Eglise d’Urgel, imprimé en 1548. […] Ses défenseurs diront tant qu’il leur plaira, qu’ils trouvent des règles d’une Morale exacte dans ses ouvrages.

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