Les Confrères de la Passion, qui avaient déja fondé dans cette Eglise le service de leur Confrérie, louèrent cette grande salle qui se trouvait vacante, y firent construire un théâtre, et y représentèrent leurs jeux ou spectacles ; ils ne les nommèrent encore ni Tragédie, ni Comédie, mais simplement Moralités.
Est-il quelque condition que la Tragédie ou la Comédie ne se charge d’instruire, ou du moins ne puisse se promettre d’instruire, avec succès ? […] Ils sentirent que la Tragédie & la Comédie ayant passé avec dignité des campagnes dans les villes, & des chariots au Théatre, il falloit, sans s’arrêter à leur extraction & à leur enfance, considérer plûtôt ce qu’elles pouvoient devenir, que ce qu’elles avoient été. […] Véritablement la Tragédie Françoise n’a rien qu’elle puisse envier à la Tragédie Athenienne, soit pour la sublimité des pensées, soit pour l’élegance de la diction. […] Tragédies sacrées ou profanes, on les vit toutes tracées sur le même modele de rivalités, & fardées des mêmes expressions d’amour. […] Les grands Poëtes d’Athenes l’avoient bien compris, eux qui dans le prodigieux nombre de Tragédies que leur genie produisit, n’eurent jamais la molle indulgence de rien donner à l’amour.