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224. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Ce n’est donc plus que le nom qui vous fait de la peine, j’approuve votre délicatesse, et je veux bien avouer qu’il y a de certains noms trop connus que je ne voudrais pas donner pour titre à une Pièce de Théâtre ; mais y a-t-il rien de plus aisé à changer qu’un nom ? […] J’avoue néanmoins que quand le titre d’une Tragédie est connu, cela prépare mieux les esprits, et je ne voudrais pas qu’un Auteur qui n’a point encore travaillé pour le Théâtre commençât par un sujet et un nom caché.

225. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Je ne lui découvre d’autre but que celui de se singulariser, comme chacune de ses actions le prouve : en un mot, plus j’examine le nombre des travers qui le distinguent des autres hommes, plus je vois qu’il était inutile qu’il grossît son catalogue par ce dernier, la liste étant assez considérable pour lui procurer sans rappel le titre d’original qu’il s’est acquis depuis si longtemps. […] Mais comme il n’est rien que l’on n’empoisonne, je suis bien aise de citer ce qu’en dit Marc-Mic Bouquet, Auteur de la Cause de la Grandeur des Romains & de leur Décadence, Chapitre 20, p. 250, imp. à Lauzanne 1750. « Justinien avait pris sur le Théâtre une Femme qui s’y était longtemps prostituée ; elle gouverna avec un empire qui n’a point d’exemple dans les Histoires ; & mettant sans cesse dans les affaires les passions & les fantaisies de son sexe, elle corrompit les victoires & les succès les plus heureux. » Je n’ai point vu ce trait dans les Historiens ; Procope en touche quelque chose à la vérité, mais l’Impératrice l’accabla de bienfaits ; on ne doit pas s’étonner s’il en dit du mal9 au surplus tout ce qu’elle fit dans son règne, prouve bien la grandeur de son ame, & le peu de validité des calomnies d’ennemis méprisables que le mérite naturellement fait naître, les loix sévères qui se publièrent contre les Hérétiques, l’ardeur à relever les Temples, & le titre de Protecteur de l’Eglise que l’Empereur prit, ne lui fait qu’honneur. […] Heureuse si elle eut toujours préféré la médiocrité au faste, & la sagesse au titre frivole de Maîtresse de Roi. […] Pour prouver comme tout change, jettons les yeux sur l’ancienne Rome, nous voyons le concubinage n’avoir rien de déshonorant chez eux ; de nos jours il est proscrit, puisqu’on avait donné au concubinage le titre de licita consuetudo : & quoique les Concubines fussent privées de tous les effets civils, & que leurs Enfans ne fussent point soûmis à la puissance paternelle, elles ne différaient cependant des Epouses légitimes, que par la dignité de l’Etat & par l’habillement.

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