Faisant le siege d’une ville avec ses Mignons, on lui crioit du haut des murailles : Venez, jeune mignon, qui ne sauriez tenir contre nos femmes, & une vieille femme s’assit sur la brêche, filant tranquillement sa quenouille, & se moquant de lui. […] Toutes les vertus tiennent à la modestie par les liens les plus étroits, toutes les passions les détruisent ; le théatre, qui les entretient & les allume toutes, est son plus mortel ennemi. […] La conduite qu’on tenoit dans le célibat ne présage que trop celle qu’on tiendra dans le mariage.
Cette forteresse, en tombant, a laissé échapper des idées de liberté, qu’elle sembloit tenir captives : ces idées se sont étendues à tout ; mais relativement au théâtre, l’esprit de curiosité a plus fait que la connoissance des principes. […] M. de Cailhava, dans son dernier écrit, qui a pour titre : Les causes de la décadence du théâtre, et les moyens de le faire refleurir, a parfaitement démontré que cette décadence n’étoit occasionnée que par le défaut de rivalité et de concurrence ; mais plus littérateur que publiciste, il a moins considéré le grand intérêt de la conservation des principes qui tiennent à notre liberté, que son amour pour l’art dramatique qu’il a cultivé avec succès. […] Les comédiens, qui sont déjà en possession de jouer des ouvrages de musique et des pieces de théâtre, composés par des auteurs vivans, et sans leur consentement, seront obligés d’obtenir leur consentement, sinon ils seront tenus de payer à l’auteur une rétribution qui sera réglée par la municipalité ; et, dans ce dernier cas, le caissier du théâtre, ou toute autre personne indiquée par l’auteur, sera dépositaire de cette rétribution, pour en rendre compte à l’auteur.