« On était plus grossier de mon temps, dit-il, les enfants étaient de vrais polissons ; mais ces polissons ont fait des hommes, qui ont dans le cœur du zèle pour servir la patrie, et du sang à verser pour elle. […] Il considère d’abord le spectacle comme un amusement. « Or, dit-il, tout amusement inutile est un mal pour un être dont la vie est si courte, et le temps si précieux. […] Rousseau ne l’exige ; franchement il n’y a qu’un Philosophe qui regrette le temps où l’homme marchait à quatre pattes, qui puisse trouver le Misanthrope de Molière trop doux et trop civilisé. […] L’usage des Anciens est un préjugé contre nous ; mais partout et dans tous les temps le théâtre a dû suivre les constitutions nationales. […] Il n’y a d’institution naturelle que le devoir de la résistance, ou plutôt l’interdiction de l’attaque : tout le reste varie suivant les lieux et les temps.
On ne peut pas toujours aller au spectacle, on ne peut long-temps se cacher quand on y va ; mais on peut en secret, on peut en tout temps voir des estampes. […] Mais il a entendu parler de ses entreprises contre l’Empereur, & sans examen il lui a supposé, selon l’esprit du temps, tous les crimes du monde. […] Qu’est-ce que des Ecoliers de droit qui au lieu d’étudier le Code & le Digeste pour se préparer à prendre des grandes & des charges, passent leur temps à la comédie, si constamment, & en si grand nombre qu’ils forment presque le Parterre, & s’y rendent si dominans par le bruit qu’ils y font, qu’un Auteur a la foiblesse de croire qu’il faut pour réussir leur dédier son ouvrage, les assembler, demander leur protection, & qui ensuite sont imprimer contre lui des invectives & des libelles ?