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179. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

De là des danses de toute espèce, légères, graves, majestueuses, badines, bouffonnes, etc. qui peignent les mouvements de l'âme, des danses de Guerriers, de Bergers, de Paysans, de Furies, de Dieux, de Démons, de Cyclopes, d'Indiens, de Sauvages, de Mores, de Turcs, qui caractérisent les professions et les peuples ; de là ces mouvements compassés de la tête, des pieds, des bras, des mains, etc. qui tous doivent se réunir de concert pour former les traits du tableau ; de là tous les divers habits et parures analogues à ce qu'on veut représenter, mais qui tous élégants, dégagés, propres, conservent et rendent saillante la taille et la forme du corps, qu'ils laissent admirer ; de là cette souplesse moelleuse, cette mobilité coulante, cette marche gracieuse, cette symmétrie des pas, ces figures entrelaçées, cette espèce de labyrinthe où à tout moment on se perd et on se retrouve ; de là ces innombrables combinaisons de plusieurs danseurs qui se cherchent, se fuient, s'embarrassent, se dégagent, se parlent par gestes, varient à tous les moments la scène, mais qui dans tous leurs mouvements les plus compliqués, toujours soumis au coup d'archet, semblent n'agir que par la même impulsion.

180. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

En troisième lieu, l’on peut regarder la représentation d’une Comédie comme celle d’un tableau, plus il est animé et plus on le regarde avec plaisir, on admire l’art du Peintre sans se laisser toucher des choses qu’il représente. […] L’on voit partout ce raisonnement qu’on ne doit point comparer, comme on a fait dans l’exposé, la Comédie dont le sujet serait malhonnête, ou bien dans laquelle on représenterait quelque passion violente avec un tableau qui représenterait l’une de ces choses. Il est évident et cela n’a pas besoin de preuves, que la représentation de la Comédie, est bien plus vive et fait beaucoup plus d’impression que celle d’un tableau ; et quand elle est jointe avec toutes les circonstances qui l’accompagnent ordinairement, elle est bien plus dangereuse que ne serait une peinture.

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