Je parlerai bientôt du Sens bizarre que l’Abbé du Bos a donné à ce passage, qui ne me suffit maintenant qu’à montrer, que les Comédiens ayant été nommés par Quintilien, Artifices pronuntiandi, n’étoient donc pas des Chanteurs. […] Lorsque dans une autre Comédie on demande à Eschyle un de ses Prologues, on lui dit de le réciter λεγειν ; mais quand on demande à un Euripide un de ses Chœurs, & qu’on parle d’apporter une lyre, Aristophane fait répondre satyriquement, qu’on n’a pas besoin d’une lyre, & que pour chanter de pareils Vers Ταυτ᾿ αδειν μελη, le plus vil instrument suffit. […] Quintilien [L. 9.] nous dit qu’un leger changement dans l’arrangement des mots d’une phrase de Cicéron suffit pour en faire perdre toute la force & la beauté. […] Ce mot suffit pour nous donner une idée de la Déclamation des Comédiens & des Orateurs, & par-là nous pouvons comprendre de quelle utilité pouvoit être à Gracchus ce Flutteur qu’il faisoit mettre auprès de lui, quand il haranguoit le Peuple.
Cette peine est très grande pour un homme d’honneur, et doit suffire pour l’éloigner d’une société si méprisable. […] « La colère suffit et vaut un Apollonk. » Au reste il serait inutile de leur permettre d’autre vengeance ; la plupart s’embarrassent peu d’une infidélité dont ils profitent, et accordent de bonne grâce une liberté qu’ils savent prendre pour eux-mêmes. S’il fallait punir toutes leurs intrigues, si toutes devenaient la matière sérieuse d’un procès, quel Tribunal pourrait y suffire, quel Magistrat voudrait s’en charger, et quelles scandaleuses audiences ne donnerait-on pas au public pour en entendre le détail ? […] En voici une qui suffira.