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22. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Ellee devrait bien suffire aux enfants de lumière, pour y renoncer, et laisser aux enfants des ténèbres et de rébellion, les immondices, et excréments, qui découlent de cette cloaquef infernale« Quale habendum est apud homines Veri Dei, quod à candidatis Diaboli introductum et ipsis a primordio dicatum est », Tertul. […] Basile : Il nous doit suffire, que les Tragédies sont pleines d’horreurs, de meurtres, parricides, incestes ; d’exécrations, et invocations des Dieux Païens : Or l’Ecriture défend en termes exprès, non seulement de jurer par les noms des Dieux étrangesy, mais de les prononcer par notre boucheExo. 23. […] Et pourra être vêtu d’habit de femme, un roi en son Trône, un Juge en son Siège, un Ministre en sa chaire, sans aucun blâme, avec toute honnêteté, et bienséance ; pourvu qu’ils protestent, que ce qu’ils en font, n’est pour tromper personne, mais pour user de la permission, et liberté Chrétienne ; voire il suffira, de laisser seulement le masque de femme, et montrer la face, afin qu’étant connus, un chacun voie, et juge, par charité Chrétienne, qu’ils n’usent point de fraude. […] puisque en ces choses, on ne propose autre but, que le plaisir, et la volupté, ne suffit-il pas à Satan, d’entrer en nos cœurs, par cette fausse porte ? […] Au reste, quand même la fin susdite serait bonne, et vraie, ce que noncm ; il ne suffirait nullement entre les Chrétiens, si les moyens qui nous y conduisent, ne sont pareillement bons, et licites : Savoir quelque langue, ou science, est chose bonne et louable, sans doute ; mais qui voudrait l’acquérir par le moyen, et communication des esprits malins, comme on dit d’un fameux Astrologien de notre temps, qui acquit sa science par telles voiescn ; serait-il à louer ?

23. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116

Sans prétendre qu’il arrive dans les hommes une métamorphose si générale, je ne désespère pas qu’une bonne partie des Spectateurs ne se déclare en faveur du nouveau Théâtre, par les motifs que j’ai présentés plus haut : quant à ceux qui ne goûteraient pas ces motifs, je suis réduit à les plaindre de ce qu’ils n’ont pas la force de secouer le joug d’une mauvaise habitude : j’avoue cependant qu’il pourrait bien arriver que, dans les commencements, l’affluence des Spectateurs ne fût pas grande ; mais en ce cas la caisse du Théâtre suffira, pour soutenir la dépense, avec ses propres fonds, et tous les autres secours que nous marquerons plus bas. […] Je pense donc que, pour accoûtumer le plus grand nombre des Spectateurs aux Pièces du Théâtre de la Réformation, il n’est pas nécessaire de renouveller les hommes ; laissons-les tels qu’ils sont, et souffrons qu’ils viennent au monde comme la nature les forme : il suffit de ne les pas pervertir par une éducation dangereuse et par de mauvais exemples.

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