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389. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

Mais comme il y a près d’un an que nous nous laissâmes engager à développer ici la Tradition de l’Eglise touchant les spectacles, et que cette matière ne paraît pas achevée, si on ne traite le point proposé ; nous ne refusons pas d’en parler, d’autant plus que les défenseurs de la Comédie ne manqueraient pas de se prévaloir de la liberté que les Comédiens viennent de se donner par la représentation de Judith350. […] J’entre tout à fait dans cette réflexion, et je conviens encore que s’il n’est question que de fournir aux Chrétiens les plus grands sujets de consolation, les spectacles les plus éclatants, et les révolutions les plus surprenantes, rien n’est plus propre que les Histoires saintes. Tertullien363, Saint Augustin364, et Saint Chrysostome365 l’ont remarqué pour détourner les Fidèles des spectacles des Comédiens, qu’ils appellent des Jeux des démons ; et les porter à contempler ces beaux spectacles, que l’Ecriture sainte nous présente. […] » c’est ainsi que parle Saint Augustin pour détourner les hommes de la folle vanité des spectacles. […]  » Mais en même temps que l’Eglise ordonne à ses Ministres de prêcher contre les spectacles, elle excommunie tous ceux qui font profession de monter sur le Théâtre.

390. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

Tacite dit : Que les Germains avoient les mœurs pures, parce qu’ils fuyoient les spectacles. […] On sort du spectacle, le cœur si rempli des douceurs de l’amour ; & l’esprit si persuadé de son innocence ; qu’on est tout préparé à recevoir ses premieres impressions, ou plûtôt à chercher l’occasion de les faire naître dans le cœur de quelqu’un, pour recevoir les mêmes plaisirs, & les mêmes sacrifices que l’on a vûs si bien représentés sur le Théatre. Enfin, Ricoboni le pere, Comédien assez fameux, après être convenu que dès la premiere année qu’il monta sur le Théatre, il ne cessa d’en voir les dangers : assure, « qu’après une épreuve de plus de cinquante années, il ne pouvoir s’empêcher d’avouer que rien ne seroit aussi utile que la suppression entière des spectacles.

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