) Pères et mères, lorsque vous voyez vos enfants, par un amour criminel, aller aux spectacles, châtiez-les, et priez Dieu pour eux avec plus de soin, puisque vous les voyez négliger leur vocation de Chrétien, et courir après la vanité et le mensonge : « Quandò videtis filios vestros ad spectacula currere, castigate eos, et abundantius Domino supplicate pro eis. » (Ps. 147.)
néanmoins si on lui eût demandé ce qu’il recherchait dans ses divertissements, comme faire des horloges, aligner un parterre, pousser une boule et cent autres de cette nature, il aurait répondu par la bouche de son sage Chancelier, qu’il avait la même fin dans ces menus emplois, que dans les plus pressantes affaires de son gouvernement, qu’il n’avait point d’autre vue ni dans les uns, ni dans les autres, que le service du public, et que ces recréations n’étaient que de petits ragoûts pour lui faire entreprendre les soins de son Empire avec plus d’activité. […] Personne ne dira que tout ce qui n’est point répréhensible en un homme puisse être pratiqué avec approbation par une femme ou par une fille : Il y a des lieux et des temps ; il y a des compagnies où un homme se pourrait trouver sans aucun blâme, et qui néanmoins devraient être évitées par une femme, qui aurait quelque soin de sa réputation. […] Notre Juge n’a pas tant d’égard au personnage que nous avons représenté qu’aux soins que nous avons apportés pour le bien faire, c’est là-dessus que notre peine ou notre récompense se mesure ; on ne nous demande point si notre emploi était grand ou petit, noble ou roturier : moins encore si nous avons tenu longtemps la Scène ou non : Tout consiste à voir comme quoi nous nous sommes acquitté de notre commission ; il arrive souvent que le valet l’emporte sur son maître, et que le drap d’or est contraint de céder à la bure. […] Il était des soins de ce grand et universel Législateur de retrancher aux hommes tous les prétextes de vouloir vivre en femmes, et d’éloigner d’eux toute la tendresse que les femmes ont pour elles-mêmes : Et plus encore de ne point permettre aux femmes de faire les hommes aux dépens de la modestie, qui est le plus riche ornement de leur sexe : puisque leurs emplois sont différents, et que le mari ne doit point s’abaisser jusqu’aux menus ouvrages de la femme, ni la femme entreprendre sur les actions du mari, leurs habits ne devaient point être les mêmes. […] Les Médecins la donnent pour un remède souverain aux gros hommes qui ont besoin de décharge, elle fortifie la chaleur naturelle, elle ne travaille point le corps, elle est agréable à l’esprit, elle cause un doux sommeil, elle purifie le sens de l’ouïe, elle aiguise la vue, elle empêche de vieillir, elle adoucit les soins, elle chasse la mélancolie, et rend les Chasseurs inaccessibles aux maladies populaires.