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267. (1705) Traité de la police « Chapitre IV. De la Comédie Française ; son origine, son progrès, et les Règlements qui ont été faits pour en permettre, corriger et discipliner les représentations, ou pour en assurer la tranquillité. » pp. 439-445

Lully fit construire un autre théâtre proche du Palais d’Orléans par les soins de Vigarani Machiniste du Roi, qu’il associa avec lui. […] Mais comme Sa Majesté Nous a pareillement ordonné d’empêcher à l’avenir qu’il n’arrive de semblables désordres, et d’établir dans les lieux destinés aux divertissements publics, la même sûreté qui se trouve établie par les soins et par la bonté de Sa Majesté dans tous les autres endroits de Paris : Le Procureur du Roi Nous a requis qu’il fût sur ce par Nous pourvu, afin que ceux qui voudront prendre part à cette sorte de divertissement, d’où présentement tout ce qui pourrait blesser l’honnêteté publique doit être heureusement retranché, aient la liberté de s’y trouver sans craindre aucuns des accidents auxquels ils ont été si souvent exposés.

268. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Puisqu’il n’y a point d’endroits où le monde étale ses pompes et ses vanités avec plus de soin que sur les Théâtres. […] Il a encore étendu ses soins et sa charité plus loin ; il a composé un Livre exprès pour l’instruction de tous les Fidèles contre les danses et les Comédies ; et il en parle comme de « choses illicites : parce que, dit-il, elles sont mauvaises, au moins à cause des circonstances qui les accompagnent et de leurs effets ; et que c’est pour cela aussi qu’elles sont défendues ». […] Il n’y a pas longtemps non plus que la mode des Comédies s’est introduite parmi nous dans les Collèges : mais on a soin cependant qu’il ne s’y représente rien que de modeste et que d’honnête. […] et qui est aujourd’hui, par les soins que tant d’honnêtes gens se sont donnés, moins l’école du vice que celle de la vertu. […] Je lui faisais à peu près la même difficulté sur un autre fait de Police, et voici comme il me ferma la bouche : « Monsieur, me dit-il, le Corps politique a sa vermine aussi bien que le Corps naturel ; et quelque soin que nous prenions de l’en purger, il ne nous est pas possible.»

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