C’est un mal nécessaire, disent les apologistes du théatre ; c’est la seule excuse plausible de la tolérance du Magistrat. […] Ils croyoient cette posture propre à leur procurer le recueillement, les visions & les extases ; c’étoit la moindre de leurs erreurs, adoptée du plus petit nombre : c’est la seule qu’il a plu à l’Auteur des Essais de recueillir par préférence, pour s’amuser du spectacle d’un homme qui se regarde le nombril ; sans quoi cette secte obscène, qui fut d’abord éteinte, n’eût pas mérité son attention. […] Il décide ex cathedra que la profession de pauvreté est contraire à la religion & au bon sens ; que Jesus-Christ n’a point demandé l’aumône ; que c’est un vol fait à la nation & aux autres pauvres ; qu’un seul Ordre mendiant coûte trente-quatre millions d’or ; que les Carmes déchaussés de Paris ont cent mille livres de rente, & n’en mendient pas moins, &c. […] Tout cela réduit à sa juste valeur signifie qu’on a acheté plusieurs exemplaires des ouvrages de ces Auteurs, qui ont été imprimés en Hollande & en Angleterre ; que quelques Auteurs dramatiques étrangers les ont traduits & pillés, & mis à leur goût ; que quelques Acteurs, danseurs, chanteurs Italiens se sont donnés au théatre de Paris ; que des étrangers qui viennent à Paris, vont au spectacle, car assurément pas un seul n’a fait un voyage exprès pour Corneille, Racine, Moliere. […] Et ne diroit-on pas que ces Auteurs sont les seuls qui font honneur à la nation ?
Monsieur , malgré ses défauts, il est encore le seul homme capable de rendre Ursule heureuse.