Les Spectateurs n’auraient jamais entrée dans l’Orchestre où les Symphonistes seuls seraient reçus.
On verroit des pères et des mères de famille répandre des larmes amères sur l’impossibilité d’allier l’état de leur maison avec la dépense journalière des spectacles, où par une réunion fatale de frais dans un seul objet, le luxe de la parure, le faste bruyant des voitures, et le prix souvent excessif d’une stérile jouissance, absorbent des ressources improportionnelles à ce dévorant plaisir. On verroit une multitude de misérables se plaindre que le théâtre a desséché tous les cœurs, que les larmes de la commisération sont taries et ne coulent plus que pour les malheurs romanesques des héros du libertinage ; que tandis qu’une seule déclamation mimique produit à un saltimbanque des sommes immenses11, de pauvres artisans courbés sous le travail le plus rude, ne gagnent point de quoi prévenir l’opprobre de la mendicité ; que tout ce que la charité distribuoit autrefois dans les repaires obscurs où l’indigence se cachoit sous la honte, est absorbé aujourd’hui dans le tourbillon des farces12. […] On en a vu périr 30 mille à la fois par l’écroulement d’un vaste échafaudage ; plus de 600 ont été brûlés vifs à une seule représentation, etc., etc. […] Aujourd’hui c’est bien autre chose encore : une seule représentation vient de produire au jeune Westris 3000 guinées ; quoiqu’il prétende n’en avoir reçu que 1100.