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156. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVIII. Prétention des Comédiens au titre d’homme à talens, mal fondée. » pp. 19-44

Mais ceux-là seuls ont droit de prendre le titre d’Homme à talents ; parce qu’on ne doit appeler ainsi que ceux qui, sans aucun assujettissement, sans nulle contrainte, exercent un art où l’imagination & le génie en font plus que la main. […] Cette seule prérogative n’est-elle pas au-dessus de tout ce qu’on vient de dire ? […] Les Romains avoient des Comédies attellanes, ainsi appellées, dit Tite-Live, parce que la jeune Noblesse ne pouvoit jouer que dans ces Piéces, & avoit seule le droit d’y jouer. […] Si l’Histoire nous apprend qu’une seule femme (Phrénice) pût assister dans les Jeux Olimpiques, aux combats de la Lutte, ce fut par un privilége spécial, & pour la récompenser d’y avoir conduit elle-même son fils Euclée.

157. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

La vérité seule peut faire penser unanimement tant de Ministres dans des siecles & des temps si différens. […] Or j’ose dire qu’on ne trouvera pas un seul Prédicateur dans l’Eglise qui ait approuvé, qui ait toléré la comédie, qui ne l’ait expressément & sévèrement condamnée. […] Voilà pourtant l’objet de vos espérances, votre trésor, votre bonheur, votre modèle, que vous chercherez, que vous baiserez avec respect en mourant, qui seul mérite d’être aimé. […] Le seul souvenir de la volupté est dangereux, ne nominatur in vobis ; le théatre en fait un portrait agréable, en offre l’objet, en est l’école & l’empire.

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