Ces paroles si sages serviront de réponse aux clameurs de quelques beaux esprits. […] Considérez qu’il soutient la Musique légére & bouffonne, plutôt que celle de l’Opéra-Sérieux ; car s’il avait entendu les Poèmes héroiques, se serait-il servi du terme de chanson ? […] Apprenons par cœur ces paroles de Tacite ; elles nous prouvent que nous avons raison de ne point rougir de notre amour pour les Ariettes Italiennes, & elles doivent faire taire en même tems ceux qui oseraient nous blamer : « Ce qui nous sert maintenant d’éxemple, a été autrefois sans éxemple, & ce que nous fesons sans éxemple, en pourra servir un jour. » Mais ai-je besoin d’encourager mon siècle à persister dans ses fantaisies ? […] Quelqu’un qui parlerait du triste sort de la Comédie dans le dix-huitième siècle n’en peindrait-il pas la cause avec les mêmes termes dont se sert d’Aubignac ? […] Je me sers toujours d’une ancienne traduction.
Il n’y a artifice dans la Rhétorique, ni licence dans la Poésie, dont ils ne se servent pour exprimer les passions des personnages qu’ils font parler, et pour les faire paraître dans la dernière extrémité. […] Le désespoir qui se sert de la propre main de celui qu’il possède pour seh plonger le poignard en son sein, est un coup digne de la mémoire des plus illustres personnages, et d’être le modèle d’une glorieuse mort. […] Des hommes et des femmes déclarés infâmes par le Concile 7. de Carthage, et excommuniés, selon le témoignage de saint Cyprien, en la première lettre du septième livre de ses Epîtres, sont les instruments funestes dont le démon se sert pour remporter ces victoires sur la piété chrétienne, et se mettre en possession de ces triomphes, trouvant ces misérables parfaitement dociles à tous les mouvements qu’il lui plaît de leur imprimer dans le cœur et dans le corps. Qui peut douter qu’ils ne soient des membres principaux du corps mystique de Satan, appelé proprement dans les saintes pages, le monde, et dont il se sert pour faire une guerre cruelle et pernicieuse à celui dont les fidèles qui vivent selon la Loi de l’Evangile, sont les membres, et Jésus-Christ le Chef ? […] Ajoutez que ces Comédies se jouent aux flambeaux, et de soir, ce qui ne contribue pas peu à favoriser le vice, et à lui faire jeter dans l’âme de ceux qui y assistent, de très profondes racines : les impressions que ces œuvres de ténèbres, revêtues d’une fausse lumière, leur font, leur servent d’entretien tout le reste du jour, et forment les dernières pensées qu’ils ont dans leurs lits, qui sont des semences de péché, que le démon fait germer par ses illusions, et qu’il conduit jusques à son dernier effet, à la faveur de la concupiscence.