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348. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

La musique dès son institution fut consacrée à servir dans les Temples des Dieux ; une foule de Prêtres célébrait apparemment en chœur le Dieu qu’on adorait : voilà ce qui fit naître la prémière idée du grand Opéra chez les anciens. […] On y voit des morceaux qu’il est clair qu’on chantait ; la coupe des Vers & leur marche rapide servent à nous en assurer : le genre principal de musique devait en être grave & pompeux. […] Je trouve pourtant des Bergères dans les peines & les plaisirs de l’Amour, qui suivit de bien près Pomone ; car il fut joué en 1672 : sans doute que ces Bergères étaient représentées par des hommes déguisés ; & sans doute qu’on se servit de cet èxpédient jusqu’à l’année 1681. […] J’ai rapporté en général les principales choses qu’il est bon de faire remarquer au Poète qui veut travailler pour l’Opéra-sérieux : il trouvera encore dans les matières que je me propose de traiter dans les Chapitres suivans, des articles qui le concerneront, & qui pourront peut-être servir à le diriger dans ses travaux. […] Après avoir raisonné de la sorte, qu’on se garde de rien changer à la musique de Lully ; qu’on la laisse paraître telle qu’elle est ; & qu’on ne mêle jamais sur-tout de la musique nouvelle avec l’ancienne : un pareil assemblage ne sert qu’à faire faire des comparaisons, quelquefois au désavantage de l’une & l’autre musique.

349. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VII. De la Diction. De la Poësie dans la Tragédie. » pp. 122-130

N ous avons dit que la Poësie de style ne fait pas seule le mérite du drame, mais sans l’en exclure ; elle lui sert au contraire d’un merveilleux accompagnement.

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