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54. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

Mais combien de jeunes gens de même nature que vous a-t-on vu & voit-on encore qui ont su vaincre les flammes de la concupiscence ? […] Je sais, dit-il, que la plûpart de ceux qui composent cet auditoire vivent régulierement, & ne méritent pas ce reproche ; mais la douleur d’en savoir tant d’autres dans le désordre, m’arrache ces justes plaintes. […] Qui est-ce que cette femme elle-même respecte davantage, de celui qui s’est rendu son esclave, ou de celui qui sait échapper à ses pieges ? qui ménagera-t-elle, qui s’efforcera-t-elle davantage de surprendre & de gagner, de celui qu’elle a déjà vaincu, ou de celui qui aura su résister à ses coups & se jouer de ses artifices ? […] L’homme sage au contraire, qui sait donner un frein à cette passion, & comme un athlète plein de courage sait la combattre & la vaincre, en ressent la plus pure joie.

55. (1579) De l’Imposture et Tromperie « Livre premier. Des jeux et autres observations séculières retenues de l’ancien Paganisme. Chapitre 22. » pp. 101-107

Je n’aurais jamais fait, ni déclaré tous les abus qui s’y font, et ne sais que je pourrais dire qui s’y fait bien. […] Et Dieu sait si on va parlant comme les pèlerins d’Emmaüs de la Passion et de la Résurrection de Jésus-Christ. […] , il est dit et déclaré pourquoi Dieu nous a ordonné les fêtes : savoir est, pour la réjouissance bonne de nos âmes, réduisant en mémoire la nativité de notre Seigneur faite par nous, semblablement sa Passion et Résurrection, et ainsi des autres. Lesquelles fêtes et le Sabbat (au lieu duquel nous avons aujourd’hui le Dimanche) n’ont été commandées de Dieu comme il est là dit pour nous donner occasion de ne faire rien, mais seulement de piété : savoir est, pour connaître et penser à la puissance de Dieu, et à éviter le mal. […] A la fête de la Circoncision (qui est le premier jour de l’an) les leçons de matines sont prises d’une Homélie de Maximeah anciennement Evêque de Trènes, celui qui tint longtemps caché chez lui Saint Athanase fugitif d’Alexandrie, laquelle Homélie il a faite des Calendes de Janvier, y reprenant toutes les observations Gentiles qu’aucuns Chrétiens retenaient et imitaient encore des deux espèces dont nous venons de parler, savoir est et de divination, et des jeux mondains et séculiers, faisant mention entre autres des déguisements qu’on fait des sexes, savoir est des hommes en femmes et des femmes en hommes, et autres : mais on peut voir aujourd’hui que ce sont les moindres maux qu’on y commet.

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