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7. (1675) Traité de la dévotion « Chapitre III. De la trop grande sensibilité aux plaisirs de la terre ; troisième source de l’indévotion. » pp. 58-65

Augustin disait à Dieu ; « Tu es le seul vrai et le seul souverain plaisir capable de remplir une âme ; tu rejetais loin de moi tous ces faux plaisirs, et en même temps tu entrais en leur place, toi qui est plus doux et plus agréable que toutes les voluptés, mais non à la chair et au sang. » La manne ne tombe sur les Israélites, que quand les viandes qu’ils avaient apportées d’Egypte se trouvent consumées. […] Ils avalent à longs traits ses plaisirs, et rien ne leur semble plaisant que ce qui flatte la chair et le sang qui bouillonne encore dans leurs veines. De là vient encore que le tempérament où le sang domine, qui est le tempérament de la joie du monde, est moins propre à la dévotion, que celui dans lequel il entre un peu de terre et de mélancolie.

8. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

S’alliant à leur sang, il cache sa confusion par cette nouvelle gloire & fait disparoître la différence entre l’éclat de l’or, & celui de la grandeur véritable. […] Ce sang de tant de héros qui devoit bientôt animer une postérité florissante & nombreuse, va se perdre dans les lieux de la corruption & s’y engloutir pour jamais. […] Nous pensions que le même sang couloit dans leurs veines & dans les vôtres ; nous apprenions sur votre modèle, à les trouver encore plus grands, & rien ne retrace plus en vous une si noble image. […] Polieucte donneroit des héros à la Religion ; Esther inspireroit l’amour du Très-haut ; Athalie attacheroit au sang du Trône ; la mort de Pompée, de César feroit déplorer les vicissitudes du sort, & détacheroit de la fortune.

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