Mazarin fit venir l’Opéra d’Italie, chargea de l’important établissement de cette colonie, un Ecclésiastique (l’Abbé Perrin), et paya cette sainte acquisition de quelque bénéfice. […] Leur vie est une comédie perpétuelle, ils passent tous les jours, sans en apercevoir le contraste, de l’Eglise au bal, du sermon à la comédie, d’un service pour les morts à l’opéra, d’une messe pour les calamités publiques aux farces de la foire ; hommes d’état et petits-maîtres, les affaires et le jeu, le tribunal et la toilette, le bâton de commandement et une Actrice, partout jouant leur rôle, licencieux et dévots, riant et pleurant, invoquant Dieu et l’amour, Vénus et les Saints.
» Toutes les pièces, même les plus saintes, ont toujours quelque scélérat, tel Aman dans Esther, Mathan dans Athalie, etc. soit parce que les méchants sont toujours mêlés avec les bons, soit pour opposer leurs rôles et les faire mieux sentir par le contraste. […] Il faut à ce prix que les Acteurs et les Actrices, spectateurs et spectatrices, soient des saints du premier ordre, puisqu'ils voient et font voir tous les jours toute sorte de sottises.