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13. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Minerve, (c’est la sagesse) offensée à l’excès de la profanation de son temple, s’en vengea sur telle dont la beauté & la parure en avoit été l’occasion. […] Leur passion les livre à cet excès jusque dans le Temple, & sous les yeux de la Sagesse. […] Après la victoire, portez cette tête à Minerve pour lui en faire hommage, c’est-à-dire, à la sagesse & à la vertu, qui seule en mérite la gloire, comme elle en a ménagé le succès. […] Un bon Juge est un Persée qui lui coupe la tête par la sagesse de ses arrêts ; mais qu’il ait un bandeau pour ne pas la voir, il seroit pétrifié lui même. […] Loin de recourir à la sagesse, il en méprise les leçons, il en trasgresse les loix, il la tourne en ridicule.

14. (1684) Epître sur la condemnation du théâtre pp. 3-8

Mais toi-même, bientôt, en te rendant justice, N’as-tu pas du Démon reconnu l’artifice, Qui pour mieux préparer son funeste poison, Sait donner à l’erreur un faux air de raison : Content que l’on affecte un dehors de sagesse, Plonge insensiblement les cœurs dans la mollesse ; Et fait du fol amour de si charmants portraits, Qu’on cesse d’éviter et de craindre ses traits ? […] Une vertu sublime, ou n’entre point l’orgueil, De la vertu païenne inévitable écueil, Un courage indompté, conduit par la sagesse ; Nul mélange honteux de force et de faiblesse.

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