Il le fut moins par goût que par ambition : ce Prince ne connoissoit d’autre Dieu que la fortune ; il fut de tous les partis dans les révolutions Romaines. […] Ainsi cet homme esclave des Romains & tiran des Juifs, prépara par l’affoiblissement de la Réligion, & la corruption des mœurs, l’horrible Déicide ; qui sous le regne de son fils, fut consommé sur le Calvaire.
On frémit à l’idée de l’arène des Romains, où les gladiateurs, tantôt corps à corps, tantôt troupe contre troupe, faisoient couler des ruisseaux de sang, tant les barbares Césars faisoient peu de cas de la vie des hommes ; mettons-nous les ames à plus haut prix ? […] Dangers extrêmes, dont on ne se tire que par quelque ridicule miracle ; valeur bien différente de celle des Héros Grecs & Romains, qui ne combattoient que pour la patrie, ceux-ci contre les droits de l’humanité, les lumieres de la raison, les préceptes de la religion, les intérêts de la patrie, les ordonnances du Prince, vont en insensés répandre leur sang, & faire couler celui des citoyens.