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29. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Plusieurs Rois se mirent sur les rangs, les Rois d’Espagne, de Suede, de France, ils étoient trop absolus, ils auroient voulu gouverner, & ne faire qu’un empire des deux Royaumes ; on craignoit d’être éclipsé & subjugué. J’aime mieux , disoit-elle, un Prince que je fasse Roi, qu’un Roi qui me fasse Reine  ; & le Parlement l’ayant inutilement sollicltée de se marier, la pria dans un âge avancé, du moins de se choisir un Successeur. […] Le droit du Parlement d’Angleterre de juger, de déposer les Rois est-il mieux fondé que celui des Papes ? […] On réussit à en faire un espèce de Savant & un Roi d’un si mince mérite qu’on l’appeloit le Roi femme, tandis qu’on appeloit Elisabeth la femme Roi, Regina Jacobus. […] Henri VIII en faisant mourir ses femmes ne donna point dans ce ridicule, ni dans la suite Cromvel en faisant mourir son Roi.

30. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Supposons des Rois pour spectateurs ; examinons leur contenance, étudions leurs gestes, démêlons leur trouble, applaudissons à leur frémissement, jouissons enfin du plaisir de trouver en eux des hommes. […] Quel exemple pour des Rois ! […] Est-ce que le fils d’un Pêcheur ne peut avoir en soi toutes les vertus qui font un grand Roi ? […] Quelles leçons pour les rois et pour les peuples ! […] Quand ils pourraient convaincre l’esprit que l’amour de la gloire n’est en nous que l’amour des plaisirs physiques, pense-t-on que cette découverte, inutile à l’humanité, en faisant de meilleurs philosophes, fit aussi de meilleurs Rois ?

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