L’un goûtera Corneille, l’autre s’attendrira avec Racine, un autre aimera mieux rire avec Moliere. […] Le serieux & les pleurs de la tragédie, qui causent la tristesse par l’idée des malheurs, le plaisant & le rire de la comédie, qui excitent la joie par l’idée du bonheur donnent des idées fausses, des biens & des maux, entretiennent fortifient, augmentent des sentimens déraisonnables.
Pourquoi ne pourroit-il pas rire à George Dandin, et pleurer à Zaïre, pour 6 et 12 sols, puisque le prix des autres théâtres lui en interdit l’entrée ? […] Les gens du monde, dégoûtés du beau, ne viennent à ces spectacles que pour ces traits dont la licence et la trivialité forcent le rire, et ce sont eux qui se plaîgnent de ce que la morale s’introduit même dans les petits spectacles, et de ce qu’elle y est ennuyeuse, tandis que le peuple témoigne sa satisfaction de la maniere la moins équivoque16.