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49. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

que seroit-ce, si au changement d’habit ils ajoutoient l’indécence & le ridicule des mascarades ? […] C’est une infamie, dit-il ; est-on homme ou femme après avoir fait ces ridicules changement ? […] Quel ridicule que l’homme s’habille en femme, qu’il se frise, se poudre comme elles, ait sa toilette, ses broderies, ses ornemens ! […] Finissons par un trait singulier de la grossiere simplicité de nos pères, qui malgré son ridicule peut être de quelque utilité. […] Quoi qu’il en soit, on peut en tirer ce fruit, & c’est dans ces vues que je vais donner un extrait de ces pieces ridicules, dans le goût des siecles passés.

50. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Quand on considère la dépravation des mœurs, qui fut toujours l’âme du théâtre, on regarde comme un paradoxe ridicule que les comédies aient été des exercices de religion pour honorer la Divinité, et les Acteurs une sorte de Prêtres chargés de ce culte. […] L’histoire Romaine est pleine de ces ridicules et impies dévotions, vouées dans les calamités publiques, dans un jour de bataille, au siège d’une ville ; les Vestales même y avaient un rang distingué. […] Ces jeux superstitieux et ridicules devinrent des fêtes brillantes ; les croquis furent des tableaux magnifiques, et les tombereaux des théâtres superbes. […] Cette bête est montée du fond de l’abîme de l’idolâtrie et du vice, qui en furent l’origine, en ont assuré les progrès et perpétué la durée, et y règnent souverainement encore, jusqu’à y recevoir le culte suprême des sentiments, le sacrifice du cœur et de la conscience, et à faire du langage sacré de la religion le jargon aussi ridicule qu’impie de ces climats empestés. […] On y dégoûte des choses saintes, on y tourne en ridicule les vertus chrétiennes : c’est un nouveau paganisme au milieu de l’Eglise.

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