On voit par ce reproche de Tertullien, que c’était une chose ridicule de son temps, que de se faire faire la barbe ; ce qui n’appartenait qu’à des comédiens, ou à des efféminés.
Cet établissement ridicule est dans les mœurs du siecle, où les systêmes d’éducation, & les écoles de toute espece, sont sans nombre, & où l’amour du théâtre porte jusqu’au délire, & fait un objet capital du bien public & de la bonne éducation, & une matiere de premiere nécessité : on en a l’équivalent dans cette multitude de maîtres de danse, de musique, d’instruments ; de déclamation, à la suite des comédiens. […] Le même Abbé s’est avisé de faire revivre & de rajeunir Rabelais, ce débauché sans pudeur, dont le Pantagruel est un amas d’ordures ; il en a donné une Edition, en a fait un commentaire & une clef, où il tâche de deviner les allusions que Rabelais lui-même ignoroit, & substitue des mots intelligibles à des mots factices & ridicules qui ne signifient rien, & auxquels l’Auteur n’a voulu faire rien signifier. […] La tragédie d’Eschile n’est pas défigurée comme celle de Sakespear, par des bassesses, des ridicules, d’ordures, des défauts qui ne peuvent être tollérés dans quelque tems, dans quelque pays, quelque religion que ce soit.