Quoique des Auteurs connus trouvent dans les Poëmes d’Homère, les premières traces des représentations Théâtrales, parce que d’une action en récits, il n’y a qu’un pas à l’action représentée ; quoiqu’il soit certain que Thespis ait fait le premier un art particulier de celle-ci : sans rien diminuer de la gloire qui leur est dûe à cet égard, nous passerons à la seconde époque de la Tragédie, à Eschyle, qui tira cet art sublime, de l’avilissement où Thespis l’avoit laissé. […] Celles-ci laissent le cœur dans une espèce d’inertie ; celles-là, au contraire, lui représentent sa grandeur & nourrissent sa fierté.
Le but de la Tragédie étant d’exciter la terreur & la compassion, il faut d’abord que le Poète Tragique nous fasse voir des Personnages également aimables & estimables, & qu’ensuite il nous les représente dans un état malheureux. […] C’est par un motif semblable que l’on a long-temps représenté avec succès, sur un Théâtre voisin du nôtre, le fameux Siége de Leyrie, que les Espagnols firent par les ordres de Philippe II, & qu’ils furent obligés de lever en 1578.