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344. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Le doute dans lequel ils sont des motifs qui font agir leur Chef doit les rendre très circonspects quand ils veulent prendre part aux affaires, et si leur inquiétude les fait parler, ce ne doit jamais être qu’avec respect, elle doit les conduire aux pieds du Trône pour y faire des représentations et non pas des protestations ; autrement, c’est agir contre le serment d’obéissance et de fidélité ; c’est marquer de la défiance et du caprice, après avoir donné toute sa confiance : c’est choquer en un mot le respect imposé par les lois à tout l’Etat pour la personne sacrée du Monarque. […] L’Histoire du Théâtre Français vous prouve que les désordres qui accompagnaient ces représentations ont été abolis par les lois de l’Eglise et par l’autorité des Magistrats. […] Vous prétendez que Les Nuées d’Aristophane furent cause de la mort de Socrate : ce ne fut cependant que vingt-trois ans après la représentation de cette pièce que Socrate but la ciguë.

345. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Si les Comédiens avaient été flétris par des règlements très sages, lorsque l’indécence, l’effronterie, la satire et la calomnie empoisonnaient toutes leur représentations, ils furent estimés, quand ils se contentèrent de jouer les ridicules et de faire haïr les vices en général, sans attaquer les personnes. […] Un métier par lequel il se donne en représentation pour de l’argent, se soumet à l’ignominie et aux affronts qu’on achète le droit de lui faire, et met publiquement sa personne en vente. »fm Qu’est-ce qu’il y a de honteux à se donner en représentation pour de l’argent ?

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