Ces sociétés secrètes, sont d’autant plus dangereuses, qu’affectant l’indépendance, sous le spécieux prétexte de se rendre utiles pour la propagation et l’affermissement de la religion catholique, elles refusent de faire connaître leurs constitutions et leurs règlements, non seulement aux gouvernements séculiers, mais encore à l’ordinaire des lieux, c’est-à-dire aux évêques dont ils prétendent décliner la juridiction ecclésiastique. […] Qu’on juge maintenant de l’asservissement pénible dans lequel gémissent tous les agents subalternes d’un gouvernement trop faible pour accorder aux magistrats cette noble indépendance, si nécessaire pour rendre la justice en matière politique et religieuse, et faire respecter les lois. […] Il arriva à Rome, où, avant de rendre ses hommages au saint père, il alla se présenter humblement devant le grand monarque des solipses k, pour lui rendre compte de l’importante mission de Berne. […] quel malheur, si on rendait aux prêtres et aux moines, les biens corrupteurs dont ils firent si mauvais usage ; dont autrefois ils s’emparèrent si frauduleusement dans les temps de barbarie, d’ignorance et de superstition, en abusant de la crédulité des peuples, et en spoliant trop souvent l’homme sans crédit, la veuve et l’orphelin ! […] On peut en raconter tout à la fois des traits de clémence et de cruauté : en effet le fanatisme de la gloire les rend toujours altérés de la soif de l’or et insatiables de sang humain.
Et j’ose même dire que cette apparence d’honnêteté, et le retranchement des choses immodestes le rend beaucoup plus à craindre. […] Mais pour pousser encore davantage cette matière sans sortir pour cela des bornes de la vérité : peut-on appeler tout à fait honnêtes des ouvrages, dans lesquels on voit les filles les plus sévères écouter les déclarations de leurs amants, être bien aises d’en être aimées, recevoir leurs lettres et leurs visites, et leur donner même des rendez-vous ? […] La vengeance n’est-elle pas encore représentée dans Cornélie comme un effet de la piété, et de la fidélité conjugale, jointe à la force et à la fermeté Romaine, au troisième Acte de la mort de Pompée, Scène quatrième, lors qu’elle dit à César : « C’est là que tu verras sur la terre et sur l’onde, Le débris de Pharsale armer un autre monde : Et c’est là que j’irai pour hâter tes malheurs, Porter de rang en rang ces cendres et mes pleurs ; Je veux que de ma haine ils reçoivent des règles, Qu’ils suivent au combat, des urnes au lieu d’Aigles, Et que ce triste objet porte à leur souvenir, Les soins de me venger, et ceux de te punir. » « On ne peut pas dire qu’en cet endroit le Poète ait voulu donner de l’horreur de la vengeance, comme il a voulu en donner de celle de Cléopâtre dans Rodogune ; au contraire c’est par cette vengeance qu’il prétend rendre Cornélie recommandable, et la relever au-dessus des autres femmes, en lui faisant un devoir, et une espèce même de piété, de sa haine pour César, qui attire le respect, et qui la fasse passer pour une personne héroïque. […] Jean Chrysostome, que nous les consacrions à son service, que nous ne parlions que de lui, que nous n’agissions que pour lui, que nous ne chantions que ses louanges, que nous lui rendions de continuelles actions de grâces, et que par ces saints exercices nous purifions le fond de nos cœurs. […] Vous ne devez donc, conclut cet Auteur, trouver rien de doux à vos oreilles, que ce qui nourrit votre âme et la rend meilleure ; et il faut particulièrement vous appliquer à détourner du vice cet organe qui nous a été donné de Dieu pour entendre sa Vérité, et recevoir sa Doctrine.