J’avais invoqué les autorités religieuses, et vous ne contestez point que des cardinaux et des Jésuites aient composé des pièces de théâtre ; mais, quoique celles dont j’ai parlé, aient été représentées dans des maisons d’éducation et par conséquent devant des ecclésiastiques respectables et fort instruits, ce qu’on ne rencontre pas partout, vous répondez « le clergé ne s’abuse pas au point de croire que chacun de ses membres soit une divinité infaillible. » Je reconnais avec vous qu’il serait plus que. ridicule de croire à la divinité du clergé ; cependant un Pape est infaillible, du moins en bon catholique vous devez le penser : or, j’ai cité le Pape Léon X, qui faisait jouer des pièces de théâtre dans son palais, et vous avez glissé sur cette citation…. […] Aux autorités religieuses j’avais ajouté l’exemple des princes le plus connus par leur piété et notamment le roi de France très-chrétien. […] Je faisais remarquer à M. l’abbé Desmares qu’on dansait de nos jours, comme on avait dansé autrefois chez les princes les plus religieux.
Chacun condamneroit un Religieux, qui se trouveroit à ces sortes d’assemblées, parce que personne n’ignore la disproportion de ce divertissement avec la sainteté de la vie dont une ame voüée à Dieu doit faire profession. Ne devroit-on pas être choqué de même, d’y voir un Chrétien, qui n’est pas moins obligé par les vœux de son Baptême, à mener une sainte vie, qu’un Religieux l’est par les vœux de son état ? […] Il ne faudroit pas de grands raisonnemens pour l’en convaincre ; comme il n’en faut point pour persuader à un Religieux que ces spectacles scandaleux lui sont interdits.