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209. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Qu’il me soit permis de me servir de l’exemple de la Peinture, qui m’est plus familière : Il y a eu des temps où cet Art si beau était dans un négligé surprenant ; comme il y a environ trois cens ou quatre cens ans : tout ce qu’on savait faire alors, était des étoffes, et quelque peu de têtes et de mains ; c’était là tout ce qu’on voyait dans les Tableaux et dans les Tapisseries, et pour lors tous les Religieux et les Solitaires s’en mêlaient sans scrupule : ils ornaient leurs Manuscrits de toutes sortes d’Histoires ; c’étaient des Ouvrages qui font pitié à présent, et qu’ils trouvaient parfaitement beaux. […] Faut-il une plus grande preuve de ce que j’avance que saint Thomas lui-même ; auquel comme ayant été du Conseil de saint Louis, il faut attribuer une partie de la résolution si sage que ce Prince religieux prit, de bannir de son Royaume tous les Baladins. […] 2. « Plusieurs Religieux et gens de devotion, étaient à la même heure devant Dieu, chantaient ses loüanges, et contemplaient sa beauté : ô que leur temps a été bien plus heureusement employé que le vôtre !

210. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

y a quelques personnes qu’il serait indécent et scandaleux de voir assister à la Comédie comme sont les Religieux ; et surtout les plus réformés. […] Si l’on est exact à observer ces belles règles dans tous les Collèges, les Comédiens n’auront plus sans doute aucun sujet de se plaindre, puisqu’il y aura une différence infinie entre leurs comédies, et celles qui se représentent dans les Collèges : et ce sera alors qu’on y verrait assister sans scandale, non seulement les Religieux des Ordres les plus austères : mais aussi les Evêques qui pourraient juger par ces coups d’essai quel est le fonds et le caractère de l’esprit des jeunes gens de leurs Diocèses, et en quoi ils pourront servir l’Eglise, si Dieu daigne les y appeler.

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