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51. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVIII. Eprouver par soi-même si les spectacles sont dangereux, c’est vouloir tomber dans les dangers qu’ils offrent. » pp. 154-163

« Si on haïssait sa propre injustice, on aurait horreur de tout ce qui la représente, et l’on regarderait comme ses ennemis tous ceux qui s’efforceraient de nous la faire paraître aimable : mais on ne veut point guérir, et l’on veut néanmoins sentir de la joie. […] « Il n’y a donc rien de plus dangereux, quand il s’agit des mœurs, que de chercher à voir ce qu’on ne veut pas être ; car on devient aisément ce qu’on regarde avec plaisir, puisque c’est le plaisir qui attire le cœur, et qu’il est impossible qu’il n’approuve pas ce qu’il goûte avec joie. […] On y apprend à juger toutes choses par les sens, à ne regarder comme bien que ce qui les satisfait.

52. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PENSEES SUR LES SPECTACLES. » pp. 1-12

Si l’on haïssait sa propre injustice, on aurait horreur de tout ce qui la représente, et l’on regarderait comme ses ennemis tous ceux qui s’efforceraient de nous la faire paraître aimable ; mais on ne veut point guérir, et l’on veut néanmoins sentir de la joie. […] Il n’y a donc rien de plus dangereux, quand il s’agit des mœurs, que de vouloir voir ce qu’on ne veut pas être : car on devient aisément ce qu’on regarde avec plaisir, puisque c’est le plaisir qui tourne le cœur ; et qu’il est impossible qu’il n’approuve pas ce qu’il goûte avec joie, et qu’il soit autrement disposé que ce qu’il aime. […] On y apprend à juger de toutes choses par les sens, à ne regarder comme bien que ce qui les satisfait, et à ne considérer comme subsistant et réel que ce qui les frappe.

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