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300. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

JE n’examine ni en historien, ni en politique les évenemens du régne d’Elizabeth, qui l’ont fait regarder comme une grande Reine, ou plutôt comme un grand Roi, selon l’antithese du fameux distique qui courut sous le regne de Jacques I. son successeur, & qui est plutôt la satyre de l’un que l’éloge de l’autre : Rex fuit Elizabeth sed nunc Regina Jacobus ; error naturæ sic in utroque fuit. […] La chasteté étoit regardée, non comme une vertu, mais comme une pratique stérile, inutile, à charge à la société, & elle a la bisarrerie de s’en faire gloire ! […] Je regarde votre gloire comme la mienne propre, puisque nous devons être bien-tôt unis par un mariage, avec toute la tendresse d’un cœur qui vous est consacré. […] Le plus grand nombre étoit incrédule, & regarder tout ce fracas comme une comédie, il ne se trompoit pas. […] On n’auroit perdu que quelques vers qui regardent Henri IV.

301. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

On peut lire aussi quelque chose de cette abominable coutume de paraître nu sur le Théâtre, dans les Œuvres de saint Chrysostome, de saint Jérôme, et de saint Augustin : le premier ne fait point de difficulté de comparer ceux qui de son temps allaient à la Comédie, de les comparer, dis-je, à David, prenant plaisir à regarder Bethsabée toute nue dans son bain, et de dire que le Théâtre est le rendez-vous de tous les crimes, que tout y est plein d’effronterie, d’abomination et d’impiété. […] Comme le temps qui change fait tout changer avec lui, les gens équitables doivent regarder les choses dans le temps où elles sont. […] Les Lois des Empereurs y sont formelles ; et l’on en trouve non seulement contre les Clercs qui jouent, mais encore contre ceux qui les regardent jouer, ou qui s’intéressent dans leur jeu. […] Pour ce qui regarde la circonstance des lieux, je trouve que jadis on représentait des Jeux de Théâtre dans des Eglises mêmes, où l’on faisait paraître des figures épouvantables sous des marques. […] Mais, malgré cette tolérance, il est certain que les vrais Chrétiens ne devraient point fréquenter les Spectacles dans les jours consacrés à la Religion ou à la Pénitence ; et qu’en faveur de ceux mêmes qui n’ont pas la piété de s’en abstenir tout à fait, le Théâtre, dans les jours saints, ne doit être ouvert au Public, qu’après que toutes les Eglises lui auront été fermées ; pour ne pas donner lieu encore aujourd’hui aux tristes, mais justes reproches des Saints Pères, qui se plaignaient qu’on abandonnait sans scrupule les plus Saints Mystères de la religion pour courir avec scandale aux Spectacles de la dissipation et de la vanité mondaine.Pour ceux qui regarde la circonstance des lieux.

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