Une circonstance remarquable par sa rareté, qui prouve combien est reconnue la vertu de ces deux filles, combien leur caractere est aimable, combien leur réputation est établie, c’est que toutes les filles de la paroisse, leurs compagnes dont plusieurs avoient concouru pour le prix, bien loin d’être jalouses, de former des plaintes, de lancer de traits malins, applaudirent à leur triomphe, les accompagnerent pendant tout le jour, vêtues de blanc, chantant leurs louanges, couronnées de myrthe, (ce qui soit dit en passant, est assez mal choisi, & peu à l’honneur du cortege, puisque le myrthe est l’arbre de Venus.
Quinto, l’on reconnaît oculairement que ce qu’ils en font est seulement pour le quêteag et pour le gain, comme ils feraient d’une taverne ou négociationah et qu’ils veulent devenir histrions, joculateursai et bateleurs car, comme dit Panormitanusaj in titulo « Cum decorem », un personnage est réputé histrion, bateleur et joculateur quand par deux fois il retourne causa questus ak à faire jeux ou spectacles publics, et ainsi en propres termes le déclare Panormitanus In dicto titulo « Cum decorem » divine domus.