Cette inscription dont Voltaire est peut-être l’auteur, (car elle est dans son goût & dans son style,) & que tous ses entousiastes régardent comme un chef-d’œuvre, est très-maladroite, & trop sincere ; celle de la statue de Louis XIV à la place de Montpellier est bien mieux entendue, & plus glorieuse à ce Prince, à Louis XIV après sa mort ; ces deux inscriptions, tout à fait opposées, precisément sur le même objet, par la même raison, ne sauroient être toutes deux bonnes ; & ce n’est pas celle de Montpellier qui est mauvaise : Lauda post mortem, magnifica post consummationem , dit l’Ecriture. […] Graces, vertus, raison, génie, Dont il fut l’organe divin, Tendre Venus, sage Uranie, Qu’il n’implora jamais en vain : Beaux Arts dont il fut idolâtre, Dieux du licée & du théatre, Venez, descendez parmi nous ; Ce jour qui célébre un grand homme, Digne de la Grece & de Rome, Doit être une fête pour vous. […] Tous ces écrits sont un délire, & la fête de la statue une véritable Orgie, il a raison : Habemus satentem reum. […] Chaque estampe est accompagnée de quelques vers Latins, & d’un grand nombre de vers François, en mauvais langage, & en dialogue, entre la mort qui appelle, & la personne représentée, qui apporte les raisons pour différer ce moment fatal, & la mort inexorable qui l’entraîne.
La plupart sont inutiles , & les plus jolies choses si fastidieusement répéteés, lassent à la fin, même en réalité ; à plus forte raison dans un livre qui n’en est que l’ombre. […] L’ironie ne corrige rien, elle supplée au défaut de raison. […] Il a raison : il y en a de trop savantes, au-dessus de leur portée ; on y trouve des termes qu’ils n’entendent pas, une finesse, une suite de raisonnement qui leur échappent. […] Il s’endort : pendant son sommeil on lui enleve la clef de son talisman, tout est desenchanté, les personnages qui avoient perdu la forme humaine & même la raison, la recouvrent, le mariage se fait, &c.