Si cette maxime est une règle du théatre, j’ai failli. Mais cette règle imaginaire est entierement contre la pratique des anciens. […] Le théatre se donnant lui-même pour une fable, combien de traits d’histoire, de sentimens, de règles de morale, qu’il donne pour des vérités, & jusqu’à la nécessité, à l’apologie, à l’éloge du mensonge !
L’abbé d’Aubignac, qui voulut se mêler de tous les deux, ne réussit ni dans l’un, ni dans l’autre ; on sait le bon mot du Prince de Condé après avoir vu jouer une piece de cet Abbé, où toutes les règles étoient observées : Je sais bon gré à d’Aubignac, dit-il, d’avoir suivi les règles d’Aristote ; mais je ne puis pardonner aux règles d’Aristote d’avoir fait faire une si mauvaise piece à l’Abbé d’Aubignac. […] Les traités dramatiques, les règles, les unités, les observations roulent plus sur la tragédie que sur la comédie. […] Si Moliere revenoit au monde, & lisoit un pareil commentaire, il seroit tout étonné de se trouver si savant & si grand observateur des règles, auxquelles il n’a guere pensé. […] Le Gouverneur a eu beau se plaindre, y soutenir que les glacis du Château n’étoient pas du ressort du Parlement, comme il est vrai en bonnes règles de fortification, qu’on ne doit rien souffrir sur les glacis des forteresses, le Roi s’embarrassant peu de la compétence, a tiré un coup de canon contre le nouveau bastion qui l’a renversé.