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164. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Je sais que la Poétique du Théâtre prétend faire tout le contraire, et purger les passions en les excitant : mais j’ai peine à bien concevoir cette règle. […] Le Théâtre a ses règles, ses maximes, sa morale à part, ainsi que son langage et ses vêtements. […] On m’en citera deux ou trois qui serviront d’exceptions ; mais moi j’en citerai cent mille qui confirmeront la règle. […] La règle pour choisir est simple. […] Toutes les fausses Religions combattent la Nature ; la nôtre seule, qui la suit et la règle, annonce une institution divine et convenable à l’homme.

165. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Pourquoi celle-ci blasphème-t-elle donc de sens froid, avec vue, avec choix ; et sans qu’aucune circonstance l’engage à violer une règle si propre de son sexe ? […] Si cette imagination n’était pas susceptible des agréments de la poésie Dramatique, il fallait que l’auteur en fît un petit sacrifice au bon sens, selon la règle d’Horace. […] L’impiété ne doit jamais se souffrir, quelque tempérament qu’on y apporte : elle doit être exilée de chez nous sans condition et sans réserve : nul prétexte emprunté du caractère ou de l’exemple qu’on en veut faire n’est suffisant pour l’excuser ; nulle prétendue règle du Théâtre ne peut être une autorité pour l’y introduire.

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