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35. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

Je vous avoue, Monsieur, que tout cela devient bien incompréhensible, quand on a lu le portrait divin et presque magique que vous faites de la pudeur. […] L’image positive que vous vous êtes fait de la pudeur, suppose nécessairement une estime et un goût intérieurs pour les femmes ; cependant vous en parlez de façon à faire croire aux meilleurs esprits, que vous les méprisez souverainement, et que votre mépris est formé de haine et d’aversion. […] En nous présentant les traits de la pudeur, vous nous autorisez à penser que vous croyez ces traits réels et bien palpables, et quand vous nous peignez ensuite les femmes avec des couleurs si odieuses, vous nous faites penser que vous vous êtes repenti de leur avoir rendu justice, que votre plan était de les avilir à votre gré, et que vous avez été furieux que des qualités sublimes que vous ne vouliez point voir en elles, soient venu déranger l’ordre de vos offençantes idées. […] Oui, c’est dans une nuit que votre imagination a tracé le portrait de la pudeur.

36. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

Cette voix importune, étouffée par la fougue des passions, mais jamais anéantie, peut être regardée comme la premiere cause de la pudeur. […] Il est sans cesse en garde, ainsi que la pudeur, contre les moindres traits qui peuvent effleurer l’éclat de la vertu.

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